A l'occasion de ok pansa (วันออกพรรษา) une contribution qui donne une vision bouddhique du 'voyage'.

Extrait de LIVE NOW, par Ananda Pereira, Buddhist Essays, The Wheel Publication No 24/25, 1973

Traduction de l'anglais

Reizen

Rares sont ceux qui vont sur l'Autre Rivage.
Le reste de l'humanité ne court que sur cette rive.

En vérité, il y en a peu qui vont au rivage au-delà.
Le reste de l'humanité se promène sur ce rivage.

Dhammapada85

Ce corps de chair, de sang et d'os est une chose transitoire. Il en va de même pour le phénomène de scintillement appelé personnalité, auquel il est associé. Il n'y a rien de permanent ici, rien qui puisse être appelé une « âme ».
Et pourtant, le Bouddha nous dit que ce complexe de processus interdépendants appelé "une entité vivante" ne commence pas avec la naissance ni ne se termine avec la mort. Cela continue, d'une vie à l'autre, en constante évolution.

Nous avons parcouru un long chemin, nous tous. Personne ne peut voir un début. Chacun de nous, en tant que processus changeant, est très, très vieux. Nous sommes plus anciens que le système solaire, les étoiles et les nébuleuses, dans leur forme actuelle.

Le Bouddha a dit qu'au cours de ce long voyage, chacun de nous a fait l'expérience de tout ce qui peut être vécu sur la « rive de ce côté », qui est dans « le Monde ».
Nous avons aimé et haï, réjoui et pleuré, été partout, tout vu, tout fait, de nombreuses fois.
Cet événement dure depuis si longtemps maintenant que si seulement nous pouvions nous souvenir du passé, cela nous rendrait malades à mort. Mais on ne s'en souvient pas. Et c'est pourquoi, vie après vie, nous continuons à faire les mêmes choses encore et encore. Nous nous promenons toujours sur « la banque de ce côté », préoccupés par les choses qui s'y trouvent. Nous délirons des plus hauts sommets aux profondeurs les plus profondes. Quand quelqu'un comme un bouddha nous dit d'arrêter ce non-sens et d'essayer d'aller sur « l'autre rive », nous n'y prêtons pas attention.

On peut rester ici aussi longtemps qu'on veut. Et nous resterons ici longtemps, même après avoir compris que nous sommes ridicules.
Il n'est pas facile d'aller de « l'autre côté », car « l'autre côté » est le Nirvana, accessible uniquement aux bouddhas, aux bouddhas Pacceka et aux Aharants. Pour traverser, il faut évoluer comme eux ont évolué. C'est le seul voyage que nous n'avons pas fait, et c'est le seul voyage qui vaille la peine d'être fait.

Les gens pensent qu'en se déplaçant d'un endroit à la surface de la terre à un autre endroit, ils voyagent. Et c'est ce qu'ils font. Comme des asticots, ils rampent sur une orange pourrie. D'autres, plus ambitieux et débrouillards, rêvent d'aller de la Terre à la Lune, ou vers d'autres planètes. Ça, dit-on, c'est voyager ! Et il en sera ainsi; volant comme des insectes d'une orange pourrie à l'autre.
Mais Bouddha nous dit que nous avons essayé toutes les mauvaises oranges une fois. Ils sont tous sur « cette banque » et ils ne contiennent rien de nouveau.

Là-bas, loin dans l'espace, bien au-delà de nos esprits pour comprendre les distances, se trouvent des étoiles, des millions et des millions. Ce serait le comble de l'égoïsme que de nier qu'il doit y avoir de la vie sur certaines planètes qui tournent autour de ces autres étoiles, tout comme la Terre tourne autour du soleil. Et s'il y a de la vie là-bas, pourquoi pas de la vie humaine ? Cela pourrait très bien être le cas. Et puis? Cela signifie simplement que là-bas, tout comme ici, il y a la cupidité, il y a la haine et l'ignorance. Doit-on voyager sur de telles planètes ? Faut-il aller aussi loin pour voir les mêmes visages stupides, entendre les mêmes bruits horribles et sentir la même puanteur qui est partout ici sur terre ? Pour notre part, nous n'avons aucune envie de nous donner tant de mal pour renouer avec le désagréable.

La distance par laquelle nous nous éloignons du désagréable ne s'exprime pas en milles. Avec un bon livre c'est possible, pour un temps. Et la méditation peut le faire, si on l'a pratiquée et qu'on y est bon. Le repos est nécessaire. On ne s'assied pas pour méditer sur une ligne de chemin de fer en fonctionnement, ni au milieu d'une rue passante, ni sur un champ de tir où se déroule actuellement un entraînement. Ils n'allument pas la radio juste quand il y a un rapport de course à l'antenne.
Avec la paix et la tranquillité vient la concentration et la clarté d'esprit. Ceci, après tout, est la préparation d'une véritable aventure. Un tout nouveau voyage. Et le but final ? L'autre côté'.

Bonne chance !!

Soumis par Thijs W. Bos

1 réflexion sur "Soumission de lecteur : la vision bouddhiste du "voyage""

  1. Khun Fred dit

    parfaitement claire et clairement rédigée.
    Voyager sans bouger.


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