lèse majesté en Thaïlande

Par Gringo
Publié dans Société
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Novembre 29 2011

La condamnation récente d'un grand-père de 61 ans a ramené les deux lois de lèse-majesté très utilisées sur le devant de la scène nationale et internationale.

Le tribunal correctionnel a condamné Ampon Tangnoppakul, "Oncle SMS", à 20 ans de prison. Il a été reconnu coupable d'avoir envoyé quatre SMS depuis son téléphone portable l'année dernière qui insultaient Sa Majesté la Reine. Ampon a nié l'allégation, affirmant qu'il ne savait même pas comment envoyer un SMS. Cependant, les procureurs ont trouvé des preuves que les 4 messages provenaient en réalité de son téléphone portable. Les messages ont été reçus et conservés par Somkiat Krongwattanasuk, qui était alors secrétaire personnel du Premier ministre, Abhisit Vejjajiva.

L'affaire Ampon est désormais réglée pour le moment, il peut faire appel et peut aussi espérer qu'il sera éligible à la grâce royale. Son arrestation et ses poursuites mettent cependant en lumière les deux lois qui sont encore si couramment utilisées. L'article 112 du code pénal est le texte originel de la lèse-majesté, qui interdit les propos ou actes offensants contre les membres de la famille royale sous peine d'arrestation et d'emprisonnement. Le plus récent et parfois insidieux Computer Crime Act interdit les mêmes actes sur un ordinateur (ou, apparemment, dans le cas d'Ampon, un téléphone portable).

Le Computer Crime Act est discutable car il a été conçu et présenté au public comme une arme contre les hackers et autres criminels en col blanc. Il a été utilisé beaucoup plus souvent contre la liberté d'expression et a joué un rôle dans presque toutes les affaires récentes de lèse-majesté. On dit que les procureurs utilisent la loi sur la criminalité informatique dans de tels cas, car elle permet des peines plus sévères que le code pénal, qui prévoit une peine maximale de 15 ans pour les crimes contre la monarchie.

Les lois de lèse-majesté doivent être revues et mises à jour afin qu'elles puissent être adaptées aux exigences de l'époque, tout comme d'autres lois le sont. Il devrait également y avoir une enquête de haut niveau, de préférence par le gouvernement, sur l'utilisation des lois. En vertu de la loi actuelle, n'importe qui peut déposer une plainte de lèse-majesté, et parce qu'il s'agit d'une accusation grave, la police et les autres autorités doivent traiter et enquêter sérieusement sur chaque plainte. Ces dernières années, il y a eu un certain nombre de cas où des accusations ont été déposées dans le but apparent d'accuser personnellement l'accusé sans aucune intention de protéger la monarchie.

Un obstacle critique demeure avant que l'article 112 et la loi sur la criminalité informatique puissent être sérieusement examinés. C'est la charge souvent politique, qui est liée à la volonté d'enquêter et éventuellement de changer les lois. Les lois sont là par respect et affection pour le monarque et la monarchie, mais les politiciens les utilisent aussi à leurs propres fins politiques. La semaine dernière, le ministre de information– et Communication Technology, Anudith Nakornthap, contre le fait de cliquer sur « J'aime » sur les messages douteux sur Facebook : cliquez dessus et vous le regretterez. On dit qu'il a déjà fait bloquer ou supprimer 86.000 XNUMX pages Facebook par l'entreprise américaine.

La chasse constante aux sites Internet est inutile et destructrice. Plus le Capt Anudith y accorde de l'attention, plus il encourage les mauvaises intentions. L'idée qu'une discussion sur les lois de lèse-majesté est déjà considérée comme de la lèse-majesté est émotionnellement chargée, mais elle ne tient pas. Une loi en soi n'affecte pas l'amour et le respect pour le monarque. C'est Sa Majesté le Roi lui-même qui a déclaré de manière simple il y a six ans que "Le Roi peut aussi faire des erreurs" et "En fait, moi aussi je devrais pouvoir être critiqué"

La loi de lèse-majesté est une tradition importante dans le Thaï culture, société et histoire. C'est pourquoi il est régulièrement mis à jour et modernisé. C'est pourquoi il est nécessaire de le réexaminer. Il y a des gens dans le pays qui en abusent à des fins politiques ou personnelles, ce qui est inacceptable. En conséquence, un certain nombre de poursuites douteuses ont eu lieu, portant gravement atteinte à l'image du pays à l'étranger. Une enquête sérieuse sur la loi de lèse-majesté et son utilisation peut révéler des lacunes qui doivent être comblées.

Commentaire éditorial dans le Bangkok Post, 27 novembre 2011. Traduit par Gringo.

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